A en croire l’attitude de certains Japonais pendant la journée, on se demande parfois ce qu’ils peuvent bien faire la nuit. A coup sûr, ils n’ont pas leur compte de sommeil. Je ne reviendrai pas sur les innombrables passagers de train et métro qui, du matin au soir, envahissent les banquettes tels de véritables pantins certes soigneusement alignés mais complètement désarticulés (Ovni nº474). Dans cette société où la pression d’un entourage parfois plus qu’omniprésent n’encourage pas les plus réservés à jouer les fanfarons en public, il devient il est vrai plus facile de faire celui qui dort, qui n’a rien vu et rien entendu. Pendant qu’on dort, on n’embête pas son voisin. Bon, d’accord. Mais ce n’est pas une raison pour piquer du nez à tout bout de champ dans des hochements de tête à répétition: kokkuri . Qui plus est dans un cours… C’est qu’une grande proportion d’étudiants ont des dispositions toutes particulières à l’assoupissement. Et celui qui croyait éviter toute confrontation et ainsi préserver l’harmonie du groupe devient finalement l’élément perturbateur d’une classe de conversation dont l’enseignant devra revoir les méthodes. Mais c’est que même en sachant tout ça, on se dit qu’il y a des limites, que l’université n’est pas un vaste supermarché où le client-roi que serait l’étudiant n’aurait qu’à attendre la fin de son cursus pour voir se concrétiser le plus naturellement du monde son investissement constitué par les frais (élevés) de passage aux examens d’entrée et d’inscription. Passez à la caisse, vous serez livré dans 4 ans… Le comportement volontairement passif de certains justifie à mon avis quelques coups de colère. Mais croyez-moi: vous tombez de haut lorsqu’après s’être fait sèchement remontré, l’étudiant vient vous voir à la fin du cours pour vous demander des excuses. Pierre Ferragut