La déflation est le mal économique du Japon d’aujourd’hui contre lequel KOIZUMI, le premier ministre a annoncé fin février les mesures à prendre. La déflation vient pour une bonne part de l’accumulation progressive des créances douteuses par les entreprises et les effets de cette déflation se traduisent par une dévalorisation de tous les actifs: industriels, boursiers ou immobiliers: une situation qui empêche les prises de décision tant pour l’investissement que pour la consommation. Les autorités ont envisagé d’injecter dans le secteur bancaire des fonds publics pour palier ces créances. Cette pratique qui n’est pas nouvelle au Japon a déjà beaucoup puisé dans les finances publiques. Quant à la politique monétaire, il semblerait que la Banque du Japon va augmenter les liquidités disponibles en achetant davantage d’obligations d’Etat. La Bourses de Tokyo a affiché une certaine reprise à l’annonce de ces mesures, l’indice Nikkei étant récemment tombé à son niveau le plus bas depuis dix-huit ans. Du côté des analystes, il n’y aurait aucune raison de se réjouir des orientations qui vont être prises car devant le sauvetage de la chaîne de supermarchés Daiei à coup de «rallonge» bancaire de 100 milliards de yens, ils se disent que les vieilles bonnes pratiques se perpétuent alors qu’il faudrait savoir laisser couler les entreprises insolvables pour avancer et sortir de la crise. Alors en tournée en Extrême-Orient, George Bush a tenu à encourager le pro-américain Koizumi, soulignant le fait que les Etats-Unis supporteraient les conséquences du redressement écono-mique du Japon (comme un yen très compétitif par exemple) à condition que les mesures prises soient efficaces et réassurent la place du Japon comme pilier en Asie, pilier allié des Américains dans cette région du monde.
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P. Pons, “M. Koizumi lance son plan antidéflation sous l’oeil de M.Bush“, Le Monde, 19/02/02. S. Marchand, “Le Japon se débat pour sortir de la déflation”, Le Figaro économie, 18/02/02. B. Pedroletti, “Les marchés japonais doutent de l’administration Koizumi“, Le monde, 19/02/02. Brice Pedroletti, “La bourse de Tokyo attend les mesures antidéflation“, Le monde, 26/02/02. Philippe Pons, “Le gouvernement japonais annonce un plan antidéflation pour doper l’économie“, Le Monde, 28/02/02. |
NISSAN, LE PLAN 180 Tout va très bien pour Nissan à l’approche de la fin de l’exercice 2001-2002 au mois de mars: dette ramenée à 700 milliards de yens, la marge opérationnelle à 4,5%, le coût des achats réduit de 20%. Le succès de la restructuration de Nissan dirigée par Carlos Ghosn depuis 1999 a eu un prix (21 000 emplois supprimés, fermeture de 5 usines) et la perspective d’une réduction supplémentaire des coûts de 15% au cours des 3 prochaines années en aura d’autres. Le plan “180” répond à ce projet: Le “1” signifie la croissance supplémentaire d’un million de véhicules vendus par an d’ici mars 2005 (ce qui élève le chiffre à 3,5 millions). Le “8” correspond au nouvel objectif de marge brute d’exploitation et le “0” exprime la volonté de supprimer la dette automobile. Le modèle-phare de ce plan en trois ans de Nissan est la Marsh lançée au Japon fin février. Cette voiture sera commercialisée en Europe l’année prochaine sous le nom de Micra. Au Japon, la Marsh est en concurrence avec la Fitz de Toyota (Yaris en France) et la Fit (Jazz) de Honda. Elles se vendent respectivement à hauteur de 19 000 et 16 000 véhicules mensuel-lement. Ghosn lui, table sur un objectif de 8 000 unités par mois, voire 10 000 lors de la première année. Ce modèle a été rendu rentable grâce à l’accord avec Renault. La nouvelle Marsh permet une rentabilité d’au moins 20% alors que l’ancien modèle générait des pertes de 10%.
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Ch. G., “Nissan en avance sur ses objectifs”, Le Figaro économie, 11/02/02. CH. G., “Renault-Nissan: l’aventure commune se concrétise”, Le Figaro économie, 27/02/02. Ch. G., “Nissan sauve l’exercice 2001 de Renault”, Le Figaro économie, 18/02/02.
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XBOX AU JAPON Bill Gates défie les Japonais en créant une nouvelle console de jeux et en la lançant sur le territoire nippon, 3 mois après sa sortie aux Etats-Unis. L’Europe attendra le 14 mars. Mega-affichage, spot télévisuels, démonstrations en magasin, rien n’a été laissé au hasard par Microsoft pour se faire connaître des consommateurs japonais sur leur sol. 250 000 unités sont disponibles sur le marché, ce qui n’est pas comparable au million de PlaySation2 vendues les dix premiers jours. Matraquage publicitaire pour un produit qui accumule des prouesses techniques inédites: graphisme exceptionnel et disque dur de 8 gigaoctets. Au Japon, la Xbox est plus chère de 43¤ que la Playstation 2. En France, elle sera vendue 480¤, alors que la Playstation 2 se trouve à 300¤. C’est la bataille internet qui reste essentielle aux fabriquants: Sony veut faire de la Playstation 2 “la première plate-forme au monde utilisant Internet à haut débit”. |
Brice Pedroletti, “En lançant la XBox au Japon, Microsoft défie Sony et Nintendo dans leur fief”, Le monde, 27/02/02. |
Jennifer Pocart |