Il est un terme qui prend de plus en plus d’importance au Japon, c’est celui de “citoyen” (shimin), illustrant la volonté d’une grande partie de la société nippone de jouer un rôle actif dans le développement du pays. Si les mouvements de citoyens (shimin undô) ne sont pas une nouveauté dans l’Archipel, ils connaissent une seconde jeunesse depuis quelques années, depuis que la population a pris conscience de la nécessité de ne plus laisser le pays entre les mains de bureaucrates davantage intéressés par leur carrière que par le bien-être de la population. On a ainsi vu se multiplier des initiatives locales pour lutter contre l’implantation de centrales nucléaires ou de barrages. Des citoyens se sont aussi lancés dans des campagnes politiques en faveur de candidats issus de leurs rangs, montrant si besoin en était que les Japonais – contrairement à certaines idées reçues – étaient loin d’être des veaux qu’on mène à l’abattoir sans résistance. C’est cet engagement que le livre de Hara Toshio, Shimin Shakai to Media (La Société citoyenne et les médias, éd. Liberta, 2000), décrit avec brio au travers des rapports parfois difficiles entre les différents supports d’information et les mouvements de citoyens. Pour l’auteur, il est donc indispensable de former les journalistes à cette nouvelle dimension de la société nippone afin qu’ils participent à sa rénovation et son développement. Au travers d’exemples pris à l’étranger, le lecteur découvre l’importance de la communication dans le combat réformateur des citoyens japonais.
Odaira Namihei