En attendant, l’occasion de faire le point sur l’actualité cinéjaponaise est fournie par deux manifestations, également en novembre : la Biennale du Cinéma japonais à Orléans du 16 au 21, et le festival d’Automne, lié aux Rencontres internationales du Film de Paris, qui se partagent une rétrospective du jeune cinéaste Kurosawa Kiyoshi (voir l’article ci-dessus), dernière révélation du renouveau du cinéma d’auteur au Japon. La Biennale d’Orléans, sous la direction de Jean Viala, a supprimé une compétition dont la qualité était par trop faible, mais présente désormais un “panorama” de films récents, fictions ou documentaires. On attend donc avec interêt les derniers films de Takita Yojiro, L’examen (Ojuken, 1999), de Somai Shinji (Ah, le printemps!/ Aa, haru!, 1998), ou le premier film de Gozu Naoe, productrice de Maboroshi, de Koreeda Hirokazu (qui sortira le 17 novembre, avec After life), entre autres uvres d’un programme dont la soirée d’ouverture nous proposera le dernier opus de Shinoda Masahiro, Le château de la chouette (Fukurô no shiro, 1999). Outre un “regard sur Miike Takashi”, cinéaste à part au talent d’ailleurs discutable, dont trois films seront projetés (Rainy dogs, Blues traps, et Les hommes-oiseaux de Chine/ Chugoku no chojin, 1998), et quelques documentaires, l’interêt d’Orléans tient aussi dans la rétrospective Ichikawa Kon, en sa présence, avec treize films au programme. De La harpe de Birmanie (Biruma no tategoto, 1956) et de l’extraordinaire Train bondé (Man-in densha, 1957) à Quatre soeurs (Sasameyuki, 1983), en passant par Le Pavillon d’Or (Enjô, 1958), et Feux dans la plaine (Nobi, 1959), les meilleurs films du dernier survivant du grand cinéma classique (Ichikawa a aujourd’hui 84 ans, et ses grands confrères, Kurosawa, Kobayashi et Kinoshita sont tous morts) seront présentés. On regrette cependant qu’aucun film d’avant 1956 ne soit programmé, notamment ses comédies loufoques, comme Pu-San, ou Lucky-San, sans doute indisponibles. Enfin, Orléans proposera aussi trois films de Kurosawa Kiyoshi, dont le dernier, Vaine illusion, projeté au festival de Venise. L’occasion de pénétrer l’ uvre d’un cinéaste assez remarquable, obsédé par les faux-semblants et la schizophrénie, et qui a su renouveler, par l’effet d’une imagination cérébrale surprenante, les genres usés du fantastique ou du yakuza-eiga. Kurosawa (Akira) est mort, vive Kurosawa (Kiyoshi) ! Renseignements : Jean-Claude Cocq , 02 38 62 45 68. Presse : Nicole Lambert, 01 39 85 57 57. Rencontres Internationales du Film de Paris, 1er au 7 novembre |