Depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, les relations nippo-américaines ont connu des hauts et des bas comme n’importe quel couple classique, les échanges économiques étant la principale source des tensions entre les deux pays. Ces frictions aujourd’hui ne portent plus seulement sur l’importance de l’excédent commercial nippon ou sur les pressions exercées par les Etats-Unis pour que l’Archipel s’ouvre aux produits étrangers. Elles ont pris une nouvelle dimension; plus culturelle et plus profonde. C’est du moins le sentiment de l’association Zipangu qui réunit des Japonais vivant à New York. Dans un ouvrage bilingue publié à compte d’auteur et intitulé Japan made in U.S.A. (Le Japon fabriqué aux Etats-Unis), les membres de l’association dénoncent la façon dont la presse américaine, le New York Times en particulier, présente le pays du Soleil levant, estimant que les journaux d’outre-Atlantique ont plutôt tendance à mettre l’accent sur les côtés négatifs de la société nippone. “Quand nous lisons ces articles, nous ressentons à la fois de la tristesse et de la colère”, explique l’équipe de Zipangu dans l’introduction. Pour illustrer ces propos et étayer leurs griefs contre cette vision partiale du Japon, Zipangu a fait appel à Ueno Chizuko, professeur de sociologie à l’université de Tokyo, ou encore Chikushi Tetsuya, l’un des journalistes les plus en vue de la télévision japonaise. Un ouvrage fort intéressant pour appréhender le fossé qui s’élargit de plus en plus entre les deux pays.
Odaira Namihei