Le monde de l’édition japonaise, à l’instar des autres secteurs de l’économie, n’est pas épargné par la crise économique. Chacun des grands éditeurs tentent de survivre dans un univers de plus en plus concurentiel. Chûô Kôronsha, l’un des pilliers de l’édition nippone, qui publiait depuis décembre 1887 Chûô Kôron l’un des mensuels les plus appréciés pour la qualité de ses articles s’est fait racheter par le groupe de presse Yomiuri dont le fleuron, le Yomiuri Shimbun, est le principal quotidien de l’Archipel et le numéro un mondial par le tirage (14,5 millions d’exemplaires par jour). Le groupe qui édite également un mensuel, This is Yomiuri, se devait de sacrifier l’une des deux publications afin de réduire les coûts et éviter de doublonner. Finalement, c’est This is Yomiuri qui va faire les frais de cette restructuration et son dernier numéro daté du mois de mars sort ces jours-ci, faisant de Chûô Kôron la nouvelle plate-forme mensuelle d’expression du Yomiuri. Mais il y a un problème qui est de taille. Chûô Kôron a bâti sa réputation sur le ton relativement neutre des articles qui étaient présents dans ses pages tandis que This is Yomiuri a défendu, surtout ces dernières années, des positions très engagées, notamment sur des questions sensibles comme la Constitution ou l’engagement des forces d’autodéfense dans les opérations de maintien de paix de l’ONU. En suspendant la publication de This is, les responsables du groupe Yomiuri entendent peut-être imprimer une nouvelle image à Chûô Kôron. Une perspective qui fait peur.