Au moment où le constructeur automobile allemand Daimler-Benz et son homologue américain Chrysler annonçaient leur fusion, Nissan, le deuxième producteur de véhicules japonais, annonçait de lourdes pertes et montrait des signes inquiétants de faiblesse. Alors que Toyota et Honda ont, semble-t-il, réussi à mener une politique de restructuration efficace tout en mettant en œuvre une stratégie productive intelligente, Nissan s’est révélé incapable de s’adapter aux changements intervenus dans ce secteur important. L’une des solutions envisagées pour empêcher le constructeur de sombrer encore davantage est la vente de sa filiale poids lourds à… Daimler-Benz. Toutefois, les spécialistes font remarquer que cette décision certes salutaire ne permettra pas à Nissan de résoudre l’ensemble de ses difficultés. Car aujourd’hui le fabricant ne séduit plus les consommateurs. Sa part de marché est passée de 34% en 1972 à environ 20% en 1997. D’autre part, la crise qui frappe le Japon et l’Asie a eu au cours des derniers mois des effets dévastateurs sur Nissan. En 1997, ses ventes de véhicules dans l’Archipel ont baissé de 6 % et au cours des quatre premiers mois de l’année 98, elles ont reculé de 18 % par rapport à la même période de l’année précédente. Ces mauvais résultats empêchent le constructeur d’assainir sa situation financière alors que ses concurrents Toyota et Honda sont parvenus à le faire. Fragilisé, Nissan va devoir entreprendre une véritable cure qui passe par une réduction des coûts. Pas facile à mettre en œuvre dans un pays où le licenciement est encore un tabou.
C. L.