Aussi curieux que cela puisse paraître, et malgré les très nombreux articles et études sur son œuvre, il manquait un livre en français sur le grand cinéaste baroque et “impur”, Imamura Shôhei. Cette lacune vient d’être comblée par la parution récente d’un ouvrage d’Hubert Niogret (rédacteur à Positif, et bon connaisseur du cinéma japonais) sur l’auteur de La ballade de Narayama et de L’anguille, films qui lui ont valu deux Palmes d’or à Cannes, fait rarissime. Ce livre très complet fait la part belle à une fusion de divers entretiens (80 pages de l’ouvrage) avec le cinéaste, qui éclairent sa vie, d’abord chaotique, et la genèse de son œuvre complexe et passionnante, et à pas moins de quatorze de ses collaborateurs (comédiens et techniciens). Ces témoignages brossent un portrait recomposé d’Imamura, dont H. Niogret écrit entre autre que “loin de la société établie, et dans les replis de la contre-histoire du Japon, il regarde le peuple en ce qu’il constitue la matière profonde du Japon, dans toute sa complexité, sa profondeur, son ambiguïté, son mystère” (préface). Une scénario-filmo-théâtrographie et une biblio-vidéographie exhaustives complètent cet ouvrage remarquable, sinon “définitif”, qui a demandé des années de travail et de patience, et qui sera notamment très utile aux étudiants en cinéma dont le regard est fixé sur le Japon. Dans la profusion d’ouvrages sur ce pays, signalons également la parution d’un nouveau livre, Le crépuscule des Geishas, par Didier du Castel, François Daudieu et Claude Estèbe , aux éditions Marval. Très bel album, à la fois essai poétique et document sur un monde en voie de disparition, qui apporte un nouvel éclairage sur les geisha, mythe et réalité. Max Tessier |
SHOHEI IMAMURA |
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