L’agence spatiale japonaise Nasda a réalisé un coup de maître en lançant de Tanegashima au sud de l’archipel, sa fusée H-2A qui a emporté avec elle quatre satellites, dont une sonde australienne, FedSat d’une valeur de 11,2 millions de dollars. Même si cette fusée n’est pas du calibre de Ariane 5 (qui s’est récemment démarquée par son échec au lancement), donc pas comparable, cette réussite qui suit une série de ratages, permet au Japon d’entrer dans le marché des lancements commerciaux de satellites. Cette fois-ci, H-2A a mis sur orbite Adeos-2, l’un des plus gros satellites d’observation terrestre équipé de détecteurs américains et français. Il étudiera les changements climatiques dans le monde pendant une durée de trois ans. Bon voyage !
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F.N.L, «La fusée japonaise H-2A a placé quatre satellites sur orbite», Le Figaro, 16/12/02. |
HIKIKOMORI On connaissait le terme « otaku », qui désignait ces jeunes Japonais qui à l’ère des jeux vidéos et d’internet s’enfermaient dans ces mondes virtuels afin de minimiser leurs relations avec l’extérieur. L’extérieur commençant à la porte de la chambre, c’est la famille, l’école, les gens, la société. Mais le mal de vivre aurait tendance à s’accentuer. La crise économique aidant, ces jeunes qui ont parfois jusqu’à 30 ans, s’éternisent chez leurs parents, maintenant leur état léthargique et évitant l’affrontement : on les appelle les hikikomori. Ces jeunes qui s’isolent, rentrent dans leur coquille comme pour se protéger des changements que subit le Japon d’aujourd’hui, où les pères ont perdu leur image et où leurs enfants doivent leur trouver une alternative. Se cloîtrer ainsi peut n’être qu’une phase nécessaire pour ensuite, affronter la réalité. |
Brice Pedroletti, « Japon : épidémie de hikikomori», L’Express, 05/12/02. |
FAIRE FI DU RIZ Décidément le Japon évolue, mute, change à une vitesse incroyable : les jeunes se détournent du riz, lui préférant d’autres aliments plus sucrés, plus variés. Il est vrai que le pays offre désormais une grande palette de cuisines du monde, et que par conséquent les quantités de riz consommées en sont arrivées à baisser. Pain et viande (hamburger en somme) lui ont volé la vedette, ce qui est un véritable phénomène si l’on considère que le riz est (était?) l’élément de base, le symbole même du repas japonais. Au delà de la désaffection du riz pour d’autres goûts, c’est vers d’autres riz que la préférence s’est révélée. Depuis que l’OMC a imposé au Japon d’importer 8% de sa consommation annuelle en riz, les Japonais ont goûté et apprécié le riz thaïlandais, satisfaisant et moins coûteux que le riz du pays qui, subventionné depuis 1971, est plus cher pour le consommateur. La politique rizicole du pays va donc changer, et d’ici un peu plus d’un an, sur les trois millions d’exploitations agricoles, un tiers devra être reconverti dans les céréales par exemple : en réalité dans ce qui aujourd’hui est compétitif, il s’agit donc de penser en terme d’OGM. Face à la concurrence étrangère, le Japon adaptera sa production nationale et les fermiers n’auront d’autres choix que de s’y plier car les mauvais élèves seront sanctionnés par des amendes. De plus, le riz ne sera plus subventionné (donc protégé) à partir de 2008. Les temps changent. |
Michel Temman, «Au Japon, légumes et céréales se rient du riz», Libération, 25/12/02. |
YEN TROP FORT ! C’est Mizoguchi Zenbei qui a la lourde tâche d’ajuster la valeur du yen en ce début d’année 2003. Il est directeur général du bureau des affaires internationales au ministère et a été choisi par le ministre des finances, Shiokawa Masahiro pour remplacer Kuroda Haruhiko. De l’avis du Japon, le dollar est trop faible par rapport au yen; au 24 décembre, il valait 120,36 yens et une appréciation de la monnais nippone n’est entre autre pas favorable aux exportations. En fait il s’agit surtout d’éviter les fortes fluctuations. Certes les taux de change sont déterminés par les marchés mais la politique de change permet de prendre des mesures de régulation parfois nécessaires. Le ministre des finances écrit que «les institutions internationales estiment que si l’on prend en compte la parité du pouvoir d’achat du yen, le dollar devrait valoir environ 150 yens (…). Or le dollar est en fait actuellement côté bien en-dessous de 130 yens. Depuis un certains temps, je dis que la force du yen est quelque peu excessive et je souligne que ce problème devrait être corrigé.» Cette déclaration n’a pas eu l’effet escompté sur les opérateurs. Sachant qu’une action unilatérale venant du Japon seul n’aurait pas les mêmes effets que celles conjuguées venant des banques centrales, les investisseurs attendent sagement la suite des événements. |
Cécile Prudhomme, «Un nouveau «Monsieur Yen» pour faire baisser la devise du Japon», Le Monde , 25/12/02. |
Jennifer Pocart |