Bonne nouvelle pour le premier ministre nippon : la croissance de son pays a augmenté de 1% au deuxième trimestre par rapport au trois mois précédents (+4,2% en rythme annuel). D’après l’enquête trimestrielle de la Banque du Japon, il n’est d’ailleurs pas le seul à pouvoir se réjouir puisque l’indice de confiance des “majors” de l’industrie n’a jamais été plus haut depuis 1997. Cependant, comme le précise Arnaud Rodier dans Le Figaro, “Malheureusement, ils tirent leur optimisme des seuls marchés étrangers, Etats-Unis et Europe en tête. Sans les exportations, ils seraient dans une situation toute différente”. Du côté des manufacturiers, des entreprises moyennes et des services l’indice de confiance reste très négatif car la consommation au Japon ne cesse de baisser de mois en mois. Il faut dire que même si les entreprises améliorent dans l’ensemble leurs résultats, elles ne distribuent toujours pas de bonus (environ 25% du salaire annuel) et multiplient le recours aux emplois précaires, ce qui n’encourage pas franchement les salariés à dépenser leur argent. Plusieurs économistes pensent ainsi que la reprise actuelle ne pourra pas durer. A suivre… |
Gabriel Louis, “Yoshiro Mori joue quitte ou double sur le G8 à Tokyo”, Libération, 12/07/00.
Richard Werly, “Le Japon prépare son G8 avec fébrilité”, Libération, 18/07/00. Richard Werly, “Okinawa, annexe américaine”, Libération, 20/07/00. AFP, “Libérez Okinawa!”, Le Figaro, 21/07/00. Christian Losson, “Du global oui, mais pas sans l’Etat”, Libération, 24/07/00. Richard Werly, “Okinawa très loin du sommet”, Libération, 25/07/00. Gérard Nicaud, “Nouveau repli de la consommation”, Le Figaro, 06/09/00. Arnaud Rodier, “Japon : la croissance d’un pays encore convalescent”, Le Figaro, 12/09/00. Arnaud Rodier, “Seules les grandes entreprises profitent”, Le Figaro, 04/10/00.
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BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN
Washington et Tokyo viennent de se livrer à des joutes verbales de part et d’autre de l’Océan Pacifique au sujet de la chasse à la baleine, les premiers menaçant les seconds de sanctions commerciales, les seconds enjoignant les premiers de se mêler (une fois n’est pas coutume…) de leurs oignons. Tout a commencé lorsque le Japon, qui chasse environ 500 rorquals par an pour des raisons dites scientifiques, a décidé d’étendre son programme de pêche à 10 cachalots et 50 rorquals de Bryde, deux espèces protégées par les lois américaines. La “pêche scientifique” en question vise à étudier le comportement des baleines grâce à des prélèvements d’échantillons. Le problème est que l’Institut chargé de cette recherche conserve un cinquième de la chair des baleines et que le reste est vendu à des restaurants. De là à croire que les recherches scientifiques ne sont qu’un pretexte… Côté Japon on fait valoir que les rorquals de Bryde sont en nombre suffisant pour être chassés et que même si elle était rétablie la pêche à la baleine ne serait plus rentable. Alors, défenseurs ou mangeurs de baleines, le problème est qu’en définitive, comme le fait remarquer Philippe Pons, “L’écume des arguties politiques estompe la question du sort des majestueux mammifères marins”. |
Philippe Pons, “ “Guerre de la baleine” : Washington menace Tokyo de sanctions”, Le Monde, 17-18/09/00 |
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Philippe Pons, “Le Parti communiste japonais renonce au “socialisme scientifique””, Le Monde, 22/09/00.
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