![]() Autre film “ancien” – 1993 ! – qui nous est proposé, Petite fièvre des vingt ans (Hatachi no kinetsu) est le premier long métrage, en 16 mm, de Hashiguchi Ryosuke, qui avait remporté deux prix au PIA Film Festival pour des moyens métrages en 8mm, et auteur de Grains de sable (Nagisa no shindobad, 1995) déjà sorti en France. Dans Petite fièvre des vingt ans, il s’essaie avec talent au portrait dédramatisé d’une autre jeunesse, celle de jeunes homosexuels libres de leurs corps, mais qui gardent jalousement leurs sentiments. Il suit Tatsuru et Shin, deux étudiants qui travaillent au bar gay “Pinocchio” et qui sont un peu déboussolés. Avec une finesse de touche préfigurant Grains de sable, Hashiguchi, qui se réclame de Truffaut et de Bresson, filme ses personnages tels qu’ils sont, et vont se découvrir, jusqu’à la scène finale, où ils sont confrontés à un client exigeant. Il met aussi le doigt sur un phénomène social qui défraie de plus en plus la chronique japonaise, le Enjo Kosai, traduit par “soutien financier à la sociabilité”. Dans Leaving (Bounce Ko-gyaru, 1997), Harada Masato a décrit ce phénomène, dans une tonalité beaucoup plus sensationnelle et dramatique, là où Hashiguchi cherche avant tout la justesse de ton et à “étendre le champ d’action du cinéma”. Max Tessier A scene at the sea (Ano natsu, ichiban shizukana umi) de Kitano Takeshi, 1991, 1h41. |
